Brésil août 2019: le couteau sous la gorge ou le coeur sur la main?

    La canicule sévit en France, au Brésil c'est l'hiver, qu'est-ce que ça va donner ? Obligés comme souvent de mélanger les shorts et les doudounes dans nos sacs à dos, et malgré ce, je suis très fière de moi : chaque sac fait moins de 10 kg, pour un mois de voyage. Bientôt c'est sûr, nous partirons les mains dans les poches ! 

Départ à 7h00 du mat, 16 heures après nous voilà à Rio de Janeiro. Ouf... C'est vraiment interminable !

Ça commence fort puisque le gars qui devait venir nous chercher et nous héberger s'est trompé de jour… Bon, ça s'est arrangé, on n'a pas dormi sous les ponts de Rio. 

Nous n'avons passé que 2 jours dans cette ville, moi ça m'a largement suffi. Il n'y a pas à dire, mais pour moi une grande ville reste une grande ville, quels que soient les qualificatifs flatteurs qu'on lui attribue. Rio ne fait pas exception avec ses milliers d'immeubles immenses, sa misère côtoyant le luxe, ses embouteillages à n'en plus finir, et surtout son insécurité dont on ne cesse de parler.

  Pourtant l'endroit a dû être sublime il y a bien longtemps ! Notre proprio (pour se faire pardonner) nous a fait longer en voiture toute la baie de Rio, on devine quelques endroits superbes,

  mais pour le reste, les mythiques Copacabana et Ipanema, beurk. Que des marchands ambulants, des kiosques à bouffe, des filets de volley, et c'est sale. Comment peuvent-elles avoir une telle réputation ? 

Le quartier où nous sommes, dans le centre, est assez près de certains points intéressants, mais nous n'avons pas profité des nuits chaudes pourtant réputées dans le coin: décalage horaire plus méfiance dans les rues le soir… Quelques trucs sympas à admirer quand même: l'escalier Selaron (avec ces couleurs j'adore !),

 des bâtiments remarquables,

des danseurs qui enflamment la rue.

     Un soi-disant incontournable qui m'a désespérée : le Christ Rédempteur, la fameuse statue de 38 mètres de haut, qui n'est même pas la plus grande du monde, puisque celle-ci nous l'avons vue l'an dernier en Bolivie!

Une usine à neuneus comme ce n'est pas permis, des heures d'attente sous l'oeil attentif des surveillants, pour arriver là haut avec leur petit train à crémaillère et pour voir quoi ????

     Des milliards de gens qui ne regardent même pas la statue, mais rivalisent d'ingéniosité pour avoir le selfie le plus original, à savoir tous le même :les bras en croix, lui donner la main, tout le monde est couché par terre pour prendre sa photo, tout le monde se piétine, ça braille et ça me fait sortir des boutons.

Allez d'accord, la vue sur la ville est belle, mais encore faut-il réussir à approcher des bordures pour y voir quelque chose. Donc un gros zéro sur ce coup là.. 

Et puis nous ne sommes pas allés visiter les favelas, même si c'est très tendance ces dernières années… 

C'est suffisamment triste de les voir en passant.

Puis notre premier trajet en bus :petits joueurs pour cette fois, juste 4 heures et demi pour arriver à Paraty, à l'ouest de Rio. Là aussi super touristique mais très mignon et à taille humaine. Il faut dire qu'en juillet les Brésiliens ont leurs vacances et qu'en plus nous arrivons là un week-end, il ne faut pas trop s'étonner de la populasse. Paraty est réputée par son centre historique, ses rues couvertes de pavés énormes sûrement responsables de pas mal d'entorses, ses maisons colorées, ses petites plages...

Et du port partent des dizaines de petits bateaux de toutes les couleurs, mais aussi de gigantesques goélettes transportant leurs troupeaux vagissants.

Nous avons évité la deuxième formule et réservé une jolie barque qui nous a promenés tout le dimanche d'île en île. Il y en a des centaines disséminées dans le coin. Couvertes d'une incroyable végétation tropicale, certaines privées (...).

Oui, c'est l'hiver ici, mais en short et tee-shirt on accepte, les bains même pas froids !

     Et nous ne sommes pas les seuls.....Bien du monde sur l'île-restaurant où  nous aurons l'occasion de nous rendre compte du naturel avec lequel les corps s'exhibent ici

Il n'y a qu'au retour que le ciel se couvre, nous donnant droit à de splendides jeux de lumière.

Le trajet continue de nuit vers Curitiba. Sur les 7 premières heures, ce n'est même pas un siège couchette, écœurés ! Mais finalement c'est assez confortable. Pour les 6 heures qui suivent, on nous propose un compartiment avec des lits. Trop bien, mais ce qui n'était pas prévu c'est qu'il y aurait avec nous 2 bonnes femmes et leur ribambelle de minots dont 2 morveux qui n'ont pas arrêté de brailler tout le trajet. J'ai vraiment pris sur moi pour ne pas les passer par la fenêtre… 

Cutitiba, encore une grande ville, mais il paraît que celle-ci est une des plus agréables à vivre dans le pays, grâce aux effort de son maire, Jaime Lerner, architecte de profession,  qui a posé comme postulat urbain que la ville était faite pour les gens et non pas pour les voitures.  (pas partout cependant...)     

     Ce qui est sûr c'est que les soirées ne sont pas tristes là-bas, dans les rues piétonnes tous rivalisent entre la musique et le futebol (grrr, pas moyen d'y échapper, c'est une religion!), et les caïpirinhas défilent, trop bon!!

    La ville est pour nous le point de départ du Serra Verde Express, un train qui relie Curitiba à Morretes,

4 heures de trajet à travers les montagnes, les torrents, les ruines des anciennes gares, une végétation luxuriante. C'est beau.

À Morretes ,nous avons droit à notre premier orage, et ça ne plaisante pas !! Là aussi centre historique aux rues pavées et aux belles demeures coloniales. Rencontre avec d'adorables petites bestioles..

À Rio il faisait une température délicieuse après la canicule de chez nous ces dernières semaines. Ici, on sort une ou deux couches de plus, mais rien de dramatique !! Départ d'ici aussi vers le Parc de Vila velha. Normalement 80 km, mais en bus 2h30, ça raccourcit les journées tout ça… les arrêts de bus sont au bord de l'autoroute, ça donne des idées sur la façon de circuler… Ce parc est une pure merveille géologique, et le guide intarissable ne cesse de nous montrer et expliquer tout ça. Dommage que ce soit en portugais car nos progrès ne sont pas encore au top ! Alors par rapport au Cap Vert où on ne comprenait rien, et bien ici on ne comprend toujours pas. Autant c'est facile à lire, autant à écouter !!?? Mais nous sommes très contents de nous, puisqu'en mélangeant français, anglais, espagnol, portugais, langage des signes mais surtout l'invention géniale qu'est Google traduction, on arrive toujours à nos fins. 

Vol vers Cuiaba, cette fois c'était trop long en bus mais comme ils n'ont jamais de ligne directe, on y perd quand même un temps fou. Cuiaba est un des points de départ pour le Pantanal, grande région marécageuse du Brésil, qui contrairement à la partie Amazonienne, est bien sèche en cette saison, ce qui permet de mieux voir les animaux. Bon, on sait bien qu'ils disent toujours ça, mais si on n'essaie pas…

      Une bétaillère nous embarque pour des heures de piste sur la Transpantanéenne. Poussière à gogo, des passages sur des ponts au dessus des rivières dont l'état fait vraiment frémir...Surtout quand on voit ce qu'il y a dessous!

     Mais c'est vraiment étonnant que malgré la circulation et la poussière soulevée, on puisse voir tant de monde sur les côtés de la route:

Quelques petites pauses sur le trajet, histoire de mieux voir les environs: quelques élevages, la nature à perte de vue, premières rencontres avec les adorables capibaras et un coup de coeur pour l'immense jabiru (cigogne du Brésil).

Sans oublier les jeux de lumière qui nous accompagnent

      Une crevaison nous fera arriver bien plus tard que prévu, avec le froid qui nous tombe dessus brutalement, malgré 4 épaisseurs nous claquons des dents.

En attendant, on assure avec ce qu'on rencontre, au cas où il n'y aurait rien d'autre par la suite...

et bien ça valait la peine de venir jusqu'ici parce que on a eu pas mal de monde au rendez-vous : les caïmans bien sûr, de tous les côtés, plein de capibaras, trop adorables, des centaines d'espèces d'oiseaux différentes,

des piranhas qui sautent hors de l'eau, des loutres géantes (de la taille d'un homme) qui batifolent autour de nous, depuis qu'on attendait de les voir celles-là...

Quelques rencontres au détour d'un chemin...

Tout ça au milieu d'une végétation intense et superbe

mais surtout, surtout, celui pour lequel les touristes et les photographes viennent du monde entier :l e jaguar.Si impressionnant de beauté, de puissance. On en a vu 4 dans une journée, soit en chasse, soit en train de faire leur toilette, à quelques mètres de nous. Merveilleux. Et il valait mieux ne pas détourner notre regard, car pendant qu'on l'observait, les bateaux s'étaient appelés entre eux et on se rendait compte, d'un coup, qu'on était loin d'être tout seuls…. Mais bon, le jaguar qui a toujours dû connaître ça, n'avait absolument pas l'air perturbé…. Ça laisse quand même l'amertume d'un piège à gogos, comme ça l'est de plus en plus dans le tourisme… 

En avion, en bateau, à cheval, en train, en 4X4, en taxi…. Vraiment l'impression d'être des sacs à patates qui se font trimballer de tous côtés. Pas très sportif ce séjour...

Toujours au départ de Cuiaba, une journée passée dans le parc naturel Chapadas de Guimaraes: des blocs rocheux rouges de toutes les formes, des falaises gigantesques qui s'ouvrent en failles de plusieurs km, des cascades qui se jettent là et des panoramas à perte de vue. 

Le lendemain, nous avons choisi Bom Jardim comme destination, ce n'est pas la porte à côté mais de toute façon, ici rien n'est jamais la porte à côté… là bas coulent des rivières totalement translucides, avec une eau bleu vif irréelle. Et là dedans nagent des milliers de poissons pas farouches. Et nous, nous nageons au milieu des poissons. Assez irréel, surtout quand on sort la tête de l'eau et qu'on voit sur les berges des singes qui nous observent, ainsi que des oiseaux gros comme des dindons.

Et le soir nous arrivons dans un lieu sublime, "le lac des aras", d'une beauté sidérante, et au fur et à mesure que la nuit approche, l'endroit se remplit d'oiseaux et de leurs cris: des aras de toutes les couleurs, des cormorans, et des milliers d'aigrettes qui arrivent par groupes réguliers et envahissent les branches. Malgré les moustiques qui s'en donnent à cœur joie, je serais bien restée quelques heures de plus…. 

A l'aéroport nous sommes tombés sur une cruche de première, à qui il a fallu plus d'une heure pour nous trouver un billet pour Salvador de Bahia, en nous faisant faire plus de 2000 kilomètres de détour, sans exagérer. Je profite de l'occasion pour parler des Brésiliens, du moins de ce que nous en avons perçu. À part cette nouille de l'aéroport, nous n'avons rencontré ici que des gens absolument formidables. Chaleureux sans rien attendre en retour. À chaque fois que nous avons l'air perdu, il y a toujours quelqu'un qui s'approche, cherche à nous renseigner, passe des coups de téléphone pour nous, quitte son poste de travail pendant une demi heure pour nous accompagner quelque part. Les chauffeurs de taxi attendent que nous soyons bien rentrés dans la maison, des gens essaient de nous parler anglais même s'ils ne connaissent que quelques mots, des sourires et des bonjours partout, que ça fait du bien !!! Un brassage ethnique impressionnant, de la musique à toute heure dans les rues sans que personne ne porte plainte. On ne s'attendait pas à ça. En fait c'est assez étonnant : la seule chose dont on entend parler avant de venir c'est l'insécurité. Elle existe certainement, mais on ne dit jamais combien les Brésiliens sont agréables, que les villes sont bien plus propres que chez nous (enfin, ça dépend...),que les conducteurs ne klaxonnent pas sans cesse même s'ils ne respectent pas vraiment le code de la route. Oui il y a le drame de la déforestation qui va en accélérant, mais partout il y a le tri sélectif, des affiches de sensibilisation contre le harcèlement, la maltraitance animale, la violence conjugale… manœuvres politiques ? Force de l'opposition ? Ce n'est pas en 1 mois que nous trouverons la réponse, mais tout cela laisse songeur… 

Nous voilà donc finalement à Salvador de Bahia, ville sur laquelle nous avons lu le meilleur comme le pire. Je n'en attendais pas grand chose et n'avais prévu qu'une journée qui en fin de compte nous a bien plu. Nous sommes restés dans le quartier du Pelhourino, le plus célèbre, le plus touristique, et le mieux surveillé par la police. Quartier plus ou moins restauré , de superbes demeures coloniales de toutes les couleurs, où des édifices jadis somptueux tombent en ruine à côté d'immeubles ultra modernes.

Un monde fou, ambiance musicale et assoiffée mais sans problèmes. Il faut dire que nous avons la chance de tomber en plein festival et que partout ça chante, ça joue et ça danse, assez génial!

Si nous sommes passés par Salvador, c'est pour pouvoir rejoindre Lençois (encore 7 heures de bus…), adorable village malheureusement hypertouristique style baba cool à fond, porte d'entrée du Parc National Chapada Diamantina.

   Se promener dans le village et aux alentours est déjà un régal:  une rivière serpente d'une eau translucide mais...marron et mousseuse! On dirait vraiment de la Guiness! Formant des piscines naturelles où tout le village vient se baigner, faire sa lessive...

     Sinon, il suffit de demander à une des multiples agences du village qui nous emmènent dans des endroits magiques, mélange d'eau et de minéral

agrémentés de quelques touches plus ou moins sympathiques...

Petite visite d'une petite grotte...

Panoramas extraordinaires bien mérités après de rudes montées

     Et de l'eau, toujours de l'eau. Nous sommes très contents d'être les seuls à oser descendre l'immense cascade en toboggan, mais quand les gars du village arrivent le soir, on ne s'y risque plus. Tout pieds nus, bien sûr!

4 jours de balades, (enfin on se bouge un peu !) mais quand-même aussi de farniente et de dégustation des spécialités du coin: capirinhas,capiroska, capitussia, sans oublier les bières locales et le vin blanc brésilien, toujours se tenir informé de la culture locale… 

C' est reparti pour une nuit de bus, enchaînée immédiatement avec un taxi, puis un ferry, puis 3h30 de bus et encore une demi heure de bateau pour enfin arriver à Barra Grande, sur la Côte Est. C'est vraiment ce qui m'aura partiellement gâché ce voyage, passer mon temps à chercher comment se rendre d'un endroit à un autre. Au niveau des bus ça va encore, ils sont plutôt bien desservis, mais alors les avions c'est vraiment la cata : jamais de ligne directe, des infos qui changent régulièrement sur les sites, de quoi sérieusement flipper…

Bref, Barra Grande,une île réputée pour posséder parmi  les plus belles plages du Brésil. On va en profiter un peu. Ha, mais on avait oublié un petit détail :c'est l'hiver ici, et même si on peut se mettre en short, la pluie est au rendez-vous. Zut !! Pas de bronzette, mais ça ce n'est pas vraiment notre truc de toute façon, mais de grandes balades sur des plages infinies avec les nuages et la mer qui se rencontrent.

Il suffit de trouver un abri quand l'averse est trop forte…

Par contre dans le village c'est incroyable, les pistes de terre se transforment en bourbiers infâmes et en véritables lacs qui ne laissent aucune autre possibilité aux piétons que de les traverser à pied. D'ailleurs tout le monde est en tongs, pas d'autre solution ! Le deuxième jour même météo, alors on se dit tant pis, malgré la pluie on va quand même faire ce que nous avions initialement prévu : louer un quad pour la journée et aller de plage en plage. Le quad ici n'est pas quelque chose d'original, plein de gens en ont, étant donné l'état des "routes".

Nous voilà donc à côté d'un truc énorme dont le propriétaire commence à m'expliquer le fonctionnement, en portugais bien sûr ! (il n'a pas peur le gars…) et finalement nous voilà partis, pas vraiment rassurée au départ mais de plus en plus à l'aise dans la journée.

Déjà dans les petites rues du village ce n'était pas rassurant, mais quand on en sort !!!! Pas la peine de chercher à rouler à droite ou à gauche, motos, voitures, quads vont au moins profond, dans de joyeux chassé -croisés. On essaie de prendre sur les bords mais ce n'est pas toujours la meilleure solution, et il y a des fois où on arrive devant un lac de boue, comment connaître la profondeur ? On a beau y aller lentement, quand le nez de l'engin pique d'un coup vers le bas, le palpitant accélère. Puis après il suffit de regarder les autres:s'ils passent, on devrait passer… malgré quelques douches dans la journée qui nous cinglaient douloureusement le visage quand on dépassait les 25 km/h, la journée a été géniale.

 quelques souvenirs locaux sont immortalisés...

      Après des tours et des détours, encore bus, taxi, avion, bateau....Des nuits dans des endroits parfois un peu glauques...

nous arrivons enfin à notre dernière étape: Arraial do Cabo, petite ville côtière qui a réussi à ne pas céder au tourisme de masse.

Vraiment dommage que pendant toute cette semaine consacrée au bord de mer, on a vraiment eu un temps minable. Bon, c'est comme ça…. Donc c'est sous un ciel gris de gris que nous avons déambulé sur les multiples plages du coin, plus belles les unes que les autres. Une journée plongée un peu bof-bof, et nous ne sommes même pas allés voir les baleines sur des bateaux musique à fond et pleins de grandes gueules qui m'auraient complètement gâché le plaisir. 

Retour à Rio sous le soleil… La boucle est bouclée en 1 mois pile. Un gars rencontré ici nous disait "le Brésil ça se mérite". C'est vrai que c'est immense et que le moindre déplacement demande un temps fou, beaucoup de préparation et une dose de stress quand on a choisi de faire au jour le jour, comme on le fait pourtant à chaque fois. Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? La question reste entière. Mais aucun regret, de belles choses à voir, à déguster, et des gens formidables. Avant de partir on avait lu des tonnes d'articles sur la dangerosité du pays, bien des gens en ont fait les frais (trop tard, on avait déjà pris nos billets !), mais nous n'avons jamais eu le moindre soupçon d'inquiétude sur place. Tout s'est toujours passé nickel chrome, et en grande partie grâce aux habitants qui avaient toujours un regard bienveillant sur nous et se précipitaient s'ils nous voyaient hésiter. Un état d'esprit qu'on ne rencontre jamais chez nous, ça c'est sûr.

A la votre, chouette, on a appris qu'on trouvait de la cachaça (base de la capirinha) dans certains supermarchés Français, le sevrage sera moins dur!!

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