MERVEILLEUSES DOLOMITES Juillet 2023

    Il y avait bien longtemps que cette destination m'attirait (comme tant d'autres d'ailleurs!), mais nous n'avions pas encore trouvé l'occasion de nous y rendre. Quelques jours avant, rien n'était encore certain, et puis d'un coup, un sursaut d'énergie me fait préparer quelques affaires, acheter le guide des Dolomites, et nous voilà partis avec notre cher fourgon !

    La route n'en finit pas, je ne sais pas vraiment à quoi m'attendre, sinon que c'est beau. On constatera sur place.

    Alors les Dolomites, pour ceux qui se demandent ce qu'il en est, c'est un massif montagneux des Préalpes orientales méridionales qui s'élève dans le Nord de l'Italie, près de la frontière Autrichienne. Il culmine à 3 343 mètres d'altitude et est caractérisé par une abondance de dolomie, (roche sédimentaire carbonatée).

    Depuis le 26 juin 2009, le site est inscrit au Patrimoine Mondial de l'Unesco; Il comprend neuf parties dont certaines ne sont cependant pas situées dans les Dolomites.

    Comme toujours, c'est l'attrait de la nature qui joue. Par contre, que c'est grand !! Et comme je n'ai pratiquement rien préparé, il va falloir improviser, mais on y croit !

    Les premiers jours se passent dans les Dolomites de Brenta ; à savoir dans les (larges) environs de la ville de Trento. C'est d'ailleurs par là que nous commencerons notre périple, mais l'après-midi sera suffisant. Malgré l'intérêt de certaines grandes villes, nous y faisons généralement des passages éclair.

Après ça, c'est parti pour de bon !

    Je voudrais éviter de faire de cet article un guide touristique, mais c'est compliqué car en fait nous avons changé chaque jour de lieu pour randonner. Donc hormis le fourgon et la marche, rien d'autre à raconter !

    Notre arrivée a lieu un week-end, autant dire encore plus de monde que d'habitude. Car, ho surprise ! Nous sommes loin d'être seuls...Les routes sont surtout envahies par les vélos et les motos, qui se déplacent par troupeaux.

    C'est aussi le premier contact avec la conduite Italienne. Dans le Sud, nous nous étions faits aux klaxons incessants au bout de quelques jours, mais là ils sont vraiment graves de chez grave ! En montagne ce ne sont que des virages en épingles à cheveux qui se succèdent, mais cela ne les empêche en rien de doubler à n'importe quel moment, sans aucune visibilité, et à plusieurs moments ils nous ont fait de sacrées frayeurs...

    Heureusement tout est beau autour de nous : le Monte Bondone, et les premières rencontres avec sa faune endémique:

Le Val d'Agosta

La Cascade de Néris

pour le premier jour.

    Il fait super chaud pendant la journée, mais la nuit les températures sont clémentes, ouf ! Nous voilà à Madonna di Campiglio, lieu réputé pour ses départs de rando . Horreur, nous voilà dans une station archi touristique, à bloc de restaus, d'hôtels, de magasins de souvenirs. Les trottoirs sont noirs de monde, et tous ces gens ont revêtu la parfaite panoplie du randonneur branché : chaussures brillantes, bâtons de marche étincelants, et l'étiquette qui dépasse encore de la veste goretex. Hou la la ! C'est qu'on marque mal nous deux, là au milieu... Tellement pressés d'échapper à cette ambiance que nous nous engouffrons dans le premier télécabine,

    et une fois en haut, quand je demande au gardien le sentier pour les 5 lacs, je vois sur son visage un mélange de fou-rire et de désolation?? Il finit par nous montrer le chemin recherché.... sur la montagne d'en face, de l'autre côté de la vallée...

Il fallait prendre l'autre télécabine, un peu plus loin. C'est ça quand on prépare son voyage à l'arrache... Heureusement que tout est beau et que cet endroit en vaudra bien un autre ! Nous sommes à Groste.

    Il Lago di Tovel : un autre endroit à ne pas louper, 

mais il faut savoir que là-bas, les fourgons, vans et camping-cars ne sont que des euros roulants. C'est simple : il faut payer partout, impossible de s'arrêter où on aimerait. On a vite fait connaissance avec le panneau le plus fréquent du pays.

    Et souvent ce n'est vraiment pas donné et non justifié. Mais finalement, on a réussi à louvoyer et à échapper un peu à ce vol organisé : en arrivant sur les lieux les plus prisés après 16 heures ou en repartant avant 8 heures, on s'en sort bien, il fait meilleur pour marcher, et on évite la foule. On arrive même à se retrouver seuls sur des parkings bondés pendant la journée !

On espère alors à chaque fois que nous aurons la chance de voir passer un ours, mais en vain . Encore et toujours de la propagande...

Il lago di Molveno est aussi superbe, ainsi que la forêt qui l'entoure

encore que dans la ville d'Andalo, juste à côté, on rencontre la même espèce de randonneurs qu'à Madonna di Campiglio : tout neufs et ne sortant pas des trottoirs et des bars de la ville pour ne pas abimer leurs chaussures.

Les lieux enchanteurs se succèdent : la cascade de Cavalese

    La faille de Bletterbach : là on quitte les Dolomites de Brenta pour nous rapprocher de Bolzano. Un immense canyon aux parois rocheuses de toutes les couleurs. Mais refroidis par la malveillance du bureau de tourisme, nous n'apprécions sûrement pas les lieux comme il se devrait : une fois qu'on a payé l'entrée, on nous annonce que la route d'approche de 20 minutes est barrée et on nous indique une autre piste qui en fait nous prendra 2,5 heures, très difficile et même dangereuse. Cette fois la beauté des lieux n'aura pas raison de la colère de Harry...

    Il Lago di Carezza, qui est une pure merveille : une étendue couleur émeraude dans laquelle se reflètent les montagnes environnantes, les nuages et les épicéas.

    je n'ai pas beaucoup parlé de ces sommets, mais c'est parce qu'ils sont omniprésents, et que chaque regard vers eux fait accélérer le cœur face à cette splendeur.

    Les Dolomites sont des montagnes jeunes, et les sommets ne sont pas érodés ; ce sont des aiguilles déchiquetées qui s'érigent de toutes parts.

Il faut aussi savoir que les Dolomites étaient couramment appelées Monti Pallidi, les « montagnes pâles ». La dénomination faisait référence à la blancheur particulière qui distingue les roches des nuances plus sombres des systèmes alpins environnants. La présence de carbonate de calcium et de magnésium fait que les montagnes deviennent rouges au début du coucher du soleil, puis violettes, jusqu'à ce qu'elles disparaissent complètement avec l'obscurité de la nuit.

Pera di Fassa : cette fois ça devient plus sérieux ! Ce matin là 10 °C au réveil,

    L'hiver, la plupart des Dolomites sont des stations de ski, qui, l'été, se transforment en lieux de rando ; donc les télésièges, téléphériques et autres bulles continuent de fonctionner pour nous rapprocher des lieux de départ.

Ce jour-là : le torri del Vajolet.

Ne sachant pas trop à quoi nous attendre là haut, nous observons nos voisins de parking qui s'équipent comme des inuits, et rajoutons donc quelques couches à nos tenues. Très mauvaise idée : deux heures après, nous ruisselons dans la montée abrupte , mais c'est tellement beau que nous en oublions (presque!) notre souffrance.

Les Pyramides de Renon, qui sont en fait des cheminées de fées. Un grand détour par la route de montagne qui n'en valait vraiment pas la peine. Enfin, à notre goût ! Il en existe de bien plus impressionnantes en France.

  Nous sommes vraiment à présent dans le Sud Tyrol, contraste entre la rudesse minérale des sommets et les immenses étendues vertes dignes des plus jolies cartes postales : des champs vallonnés, quelques vaches, des petits chalets disséminés.

Il est étonnant de constater qu'alors que nous sommes en Italie, absolument tous les panneaux sont doublés en langue allemande (ce qui nous est d'un grand secours....)

A ce sujet, moi qui espérais travailler un peu mon italien en étant ici, je trouve profondément vexant qu'on me réponde en anglais à chaque fois que je pose une question....

    A Siusi de Sciliar, un téléphérique de plusieurs kilomètres nous emmène sur le plus haut alpage d'Europe, situé entre 1 680 m et 2 350 m d'altitude.

Là encore, splendeur indescriptible des paysages diversifiés qui nous entourent, avec la plupart du temps une vue à 360 °C. Normal quand on est au sommet !!

    Santa Magdalena : comble de la malhonnêteté. L'église de ce village, est, paraît-il, la plus photographiée des Dolomites. Alors, comme on ne passe pas très loin , on fait le crochet pour voir cet extraordinaire monument. Dès l'entrée du village, des panneaux indiquent « chiesa » (église), tout est fléché, parkings payants de tous côtés, points de vue indiqués ; ça grimpe pas mal pour y arriver avec cette chaleur, mais il y a des bars tout le long du trajet... Et quand on arrive à cette église, somme toute assez banale, je ne comprends pas, et surtout ne reconnais pas les photos que j'avais pu en voir ? Pourtant ? On est dans le bon village, et c'est indiqué de tous les côtés ?

Mais il faut savoir qu' on ne peut arriver que par une seule route dans ce village, car même si elle continue pendant plusieurs km, c'est quand même un cul de sac. Donc les gens ne peuvent pas arriver par l'autre côté du village, et c'est pourtant après la sortie du bled que se trouve cette fameuse église mignonnette... C'est clair j'espère ? Donc il y a certainement un nombre considérable de gens qui s'en tiennent aux premières indications, payent leur stationnement, leur bière bien fraîche, et s'en vont sûrement déçus ou n'ayant rien compris. Nous,c'est un coup de chance de l'avoir trouvée, tout à fait par hasard, en cherchant un coin pour dormir ! Et en plus ils ont mis une immense palissade de bois pour empêcher de prendre des photos, mais il en faut plus pour m'arrêter !

Et puis d'ailleurs, des églises mignonnes, on en a trouvé d'autres ailleurs !

    Sur ce, nous recevons une bien triste nouvelle : le décès de mon oncle, qui va nous faire abréger nos vacances pour être présents à l'enterrement. Déjà que notre programme n'était pas très précis, il va falloir faire des choix!!

    Nous nous rapprochons de Cortina d'Ampezo, haut-lieu des Dolomites, et du coup nous ne verrons que quelques-uns des lieux intéressants. Le reste sera pour une prochaine fois ! Nous nous heurtons de plus belle aux effets du sur-tourisme, à la conduite de plus en plus cinglée des Italiens et au racisme affiché envers les fourgons .

Beaucoup de routes sont fermées si tu n'as pas acheté un pass à l'avance sur internet ; ou bien tu attends la fin d'après-midi qu'il y ait moins de monde. C'est le cas notamment au Lago di Braies où nous devons attendre jusqu'à 16 heures, mais c'est aussi l'heure des orages auxquels nous avons droit quotidiennement depuis quelques jours .En fait, on a eu une chance incroyable durant tout le séjour : les averses se manifestent à chaque fois 2 à 3 minutes avant notre arrivée au fourgon ! On s'en est toujours bien sortis, ce qui n'était pas le cas de nombreux marcheurs malchanceux !

    Donc, nous nous posons enfin sur la route du Lac et pouvons profiter des paysages post orage, de toute beauté.

    Le lendemain, un sentier d'une heure à travers les bois nous emmène au lac. Enfin, ce qu'il reste d'arbres se réduit certainement à vive allure, car la région est réputée pour ses scieries, et ces géants à terre me font vraiment mal aux tripes.

    L'arrivée au lac est un choc : une eau d'un bleu turquoise irréel entouré de montagnes immenses ; mais que c'est beau !!! (je sais, je me répète).

Une lumière qui change sans cesse et fait varier les taches de bleu à la surface.Vraiment à voir.

Misatura : encore un beau lac, mais après ce qu'on vient de voir, la concurrence est rude....

Nous y passons quelques heures, mais c'est surtout pour attendre 19 heures, et prendre la route qui mène au refuge Auranzo. Nous avons hésité car payer 30 € pour prendre une route, ça ne nous paraît pas très normal. Mais nous lisons tant de belles choses sur ce qui nous attend là-haut , et nous avons évité tant de péages depuis le départ, qu'on se décide. Et on a bien fait !!

    Là haut c'est le départ pour la randonnée des Tre Cime, une des plus réputées des Dolomites.

    Nous arrivons en début de soirée, garés en bord de falaise à plus de 2000 mètres, face à un panorama fabuleux, et encore embelli par le coucher de soleil.

    Le lendemain c'est parti pour quelques heures de marche. Données pour facile, on a quand même droit à des montées/descentes pas tristes. Mais c'est sublime !

Comment décrire ce gigantisme de monts et d'abysses qui se côtoient ?

Aucun regret là non plus d'avoir entrepris cette marche.

    Et voilà notre dernier jour, puisque nous écourtons notre séjour. Cette rando a été trouvée sur un guide un peu au dernier moment, mais ça a été une des plus belles ! Au col de Falzarego, nous prenons le téléphérique de Lagazuoi qui nous emmène à 2752 mètres d'altitude.

    Il était initialement prévu de redescendre par les galeries Lagazuoi, creusées par les soldats Italiens et Autrichiens pendant la Première Guerre mondiale et qui parsèment la montagne sur toute sa hauteur. Mais une fois là haut, Harry nous fait changer le programme : il ne faut vraiment pas être sujet au vertige, et ce n'est donc pas pour lui ! Je boude un peu mais je ne peux pas y aller seule, trop risqué. Et puis j'arrive quand-même à trouver quelques galeries accessibles durant notre descente; ça me console.

Cette dernière rando nous a elle aussi dévoilé des vues somptueuses, C'était à faire.

    Même si nous devions normalement en faire davantage, nous ne nous sentons absolument pas lésés tant notre séjour aura été intense. Peut-être ferons nous le reste une autre fois car il en reste à voir... Les photos sont loin de rendre l'immensité et la beauté des lieux, mais en auront donné un petit aperçu j'espère !