L'Amérique du Sud a toujours exercé un grand attrait sur moi. Nous avons déjà eu l'occasion de visiter plusieurs pays là bas, mais cette année nous remettons ça avec la Bolivie. Nous en avons frôlé les frontières lorsque nous étions au Chili, en Argentine ou au Pérou, donc nous retrouverons certainement des types de paysages déjà vus, mais qu'importe! Il y aura toujours quelque chose de nouveau à découvrir...
Le voyage est terriblement long: Francfort, puis Panama City, pour arriver enfin à Santa Cruz à 04 h du mat, on pète la forme après 27 Heures de voyage! Quand finalement on parviendra à se coucher vers les 6 heures ici, cela fait 31 heures que nous sommes debouts. D'accord on a connu pire mais quand même !!
Et en plus on se réveille quelques toutes petites heures après pour trouver le temps d'aller faire un tour en ville. Santa Cruz, capitale économique du pays n'a rien de vraiment extraordinaire. C'est notre première immersion en Bolivie, il faut reconnaître qu'on y retrouve toujours le même type de vie: des klaxons, aucune priorité ni à droite, ni à gauche, le premier qui passe. Des marchés gigantesques qui vendent absolument de tout, des scènes de vie dans la rue plus ou moins incroyables....la richesse côtoie la misère et la tradition se mêle au modernisme, comme ailleurs ...
Pour ce voyage nous avons décidé d'utiliser uniquement les transports locaux. Des minis bus partout s'arrêtent n'importe où, ils suffit de leur demander, c'est génial. Des taxis dont il faut bien sûr négocier le prix au moins de la moitié, mais qui nous coûtent vraiment rien du tout .... On verra la suite.
A environ 3 heures de Santa Cruz se trouve le Parc National d'Amboro. Il faut déjà sortir de cette ville en se félicitant de n'avoir pas loué de voiture, car s'il y a un code de la route nous ne l'avons pas compris, à part qu'il fallait être le plus gros ou le plus fou pour s'imposer. La piste pour le parc est dans un tel état que même le 4X4 crie au secours et que nous ferons un bout de chemin à pied...
Mais à l'arrivée, la mâchoire nous en tombe en découvrant la magnificence du lieu. Un lodge de seulement 6 chambres posé dans une clairière, elle-même au beau milieu de la jungle et le tout entouré de gigantesques parois rocheuses rouges. C'est stupéfiant.
Cet endroit se nomme "los volcanes " . mais on n'aurait jamais pu imaginer une telle splendeur. Bien sûr, pour en rajouter un peu, une rivière coule tout près dans une succession de petites cascades,
...des oiseaux de toutes les couleurs crient autour de nous et il y a même des condors qui tournoient entre les falaises. Le pire c'est que je n'exagère absolument pas !!
Pendant 2 jours ce sont donc des heures et des heures de randonnée dans la jungle, au milieu de ce décor extraordinaire.
Laisser défiler
Bon, bien sûr, le parc est réputé pour le nombre incalculable d'animaux qui le fréquentent, mais ce n'est certainement pas près du camp qu'on allait les voir...Quelques singes, des aras qui passent en criant, flèches rouges ou vertes qui traversent le ciel, et puis surtout beaucoup, beaucoup de toutes petites bêtes qu'on ne voit pas forcément mais qui nous laissent plein de petites piqûres sympathiques partout....
Retour à la civilisation dans un autre 4X4, avec un trou énorme au niveau des pédales; ( au moins si les freins lâchent, il peut sortir les pieds....) . On prend davantage conscience de ce qu'est la conduite en Bolivie: pas de ceinture, les camions qui doublent sans rien y voir, la route qui se transforme régulièrement en piste avec une poussière qui empêche toute vision....
Samaipata, qui se veut un petit village new age, nous on le trouve carrément mort.
Ce sont les premiers chiens emmitouflés que nous rencontrons, on en verra partout par la suite. C'est dire s'il fait chaud...
On s'y est arrêté pour aller voir, malgré la température quasi sibérienne ambiante, El Fuerte, vestiges pré-incas: environ 500 habitations et un immense bloc en pierre de 100 mètres de long, présentant diverses sculptures, dont l'origine inconnue laisse place à toutes sortes de théories. Harry a retenu celle d'un vaisseau spatial qui se serait minéralisé au fil des millénaires, pourquoi pas??
Puis c'est notre première expérience de bus Bolivien. C'est parti pour 12 heures de nuit, au moins on aura peut être les yeux fermés pour ne pas tout voir...En fait, il y a des bus de tous conforts. Celui-ci, "semi cama",signifie qu'on peut quand même bien incliner les sièges , et il y a même du chauffage malgré l'air glacial qui passe par les joints (manquants) des fenêtres... Un seul arrêt de quelques minutes en 12 heures pour faire pipi au milieu de nulle part, et hommes, femmes et enfants se précipitent à l'extérieur, juste à quelques pas pour ne pas que le bus reparte sans eux. Plein de fesses à l'air partout et de petits ruisseaux qui se rejoignent, ça vaut le coup d'œil!
Arrivée à Sucre, capitale constitutionnelle du pays, (c'est ici que fut proclamée l'indépendance), située à 2790 mètres; ça grimpe en plus en plus et c'est loin d'être fini! Ville classée au patrimoine de l'UNESCO, mais en fait c'est surtout parce qu'elle regorge de musées. Mais comme les musées ne nous passionnent vraiment pas en général , et bien...on a vite fait le tour. Le plus passionnant (pour moi du moins) est le marché central à côté duquel nous logeons , et qui étale sur des étages toute sortes de choses incroyables, à manger ou pas, j'y passerai la journée entière à observer les gens.
Laisser filer
Par contre ils n'aiment vraiment pas qu'on les prenne en photo, alors je ne m'y risque pas trop! Dommage car comme elles me plaisent ces femmes sans âge, toutes ridées avec leurs longues tresses, leurs épais jupons plissés superposés, leurs gros bas de laine et surtout leurs baluchons colorés qui servent à transporter indifféremment des marchandises ou des bébés!
3 heures de bus dans des paysages gigantesques, où des routes en lacets grimpent et redescendent sans cesse, pour rejoindre Potosi, ville la plus haute du pays (4070 mètres ), bon ça va on tient le coup, juste un peu essoufflés si nous marchons trop vite (spécialité de Harry). Potosi est inscrite au Patrimoine mondial de l'Unesco en raison de son passé mouvementé et de son architecture coloniale somptueuse. L'histoire tragique de la ville est entièrement liée à la découverte dans les années 1500 d'une montagne remplie d'argent qui a d'abord fait de Potosi la ville la plus riche des Amériques, puis quand le filon a commencé à s'épuiser, la pauvreté s'est abattue.
La mine d'argent est toujours en activité, dans des conditions terribles pour les mineurs, avec des outils archaïques , dans des températures variant de 0° à 45°C selon les niveaux, et en présence de toutes sortes de produits chimiques et de gaz nocifs. Nous avons hésité avant de visiter la mine, voyeurisme?.....Mais nous avons finalement trouvé Wilson, lui-même ancien mineur pendant 26 ans, et dont la visite qu'il proposait était celle d'un connaisseur, et surtout dont l'argent des entrées est versé à la coopérative des mineurs pour les veuves de ceux-ci et non pas dans la poche des tours opérateurs. Très intéressant. Même si en tant que spéléo,me balader dans des galeries souterraines n'avait vraiment rien d'extraordinaire...
Dabord petit arrêt au marché pour acheter des "cadeaux" pour les mineurs: boissons, gants, feuilles de coca...
Après ça , nous nous demandions un peu ce que nous allions faire à Potosi. Là encore, ce qui était annoncé dans les guides ne nous emballait pas plus que ça. Mais alors que rien n'avait été prévu, Gabriel, le gars chez qui nous logions, nous a complètement pris en main, et nous avons enchaîné avec lui les visites d'églises, cathédrales, les dédales des rues de la ville,
Laisser défiler
les petits fabricants de shangani ( alcool local),
la casa de la monada, (hôtel de la monnaie),un des plus beaux musées d'Amérique du Sud, édifié pour contrôler la frappe des pièces coloniales. Je ne vais pas détailler ici toute l'histoire , pourtant passionnante,( il n'y a qu'à regarder sur internet!!)
De toutes façons , photos interdites, alors...
et de bons restaus ( bon d'accord il en a profité aussi !).
Le lendemain il nous a emmené aux sources chaudes , à "l'oeil de l'inca", et il était même tout content de nous emmener à la piscine locale, eau chaude naturelle; ouille....c'était vraiment pour lui faire plaisir, il a fallu que je supplie Harry de se baigner pour ne pas offusquer notre hôte!
Allez hop, il finit par nous jeter dans un bus direction Tupiza. Là, les choses les plus intéressantes devraient commencer. Je crois que je n'ai pas encore parlé du climat depuis le début, pas difficile : on se gèle en permanence, ça caille! Le jour c'est déjà dur, mais la nuit c'est la cata . Le pire c'est que nous retrouvons du déjà vu au Pérou, à savoir qu'aucune maison, magasin, bureau, restaurant, etc.....n'est chauffé. Les chauffages n'existent tout simplement pas. Mais en plus, même avec des températures négatives, ils laissent les portes et les fenêtres grandes ouvertes ; il est donc tout à fait normal de manger au restaurant avec la doudoune, le bonnet et les gants... Il n'y a qu'à Sucre que ça a été correct. Quand je pense que la France entière est en plan canicule!
Donc, la route de jour est toujours aussi sinueuse et avec des panoramas grandioses. Mais l'arrivée est un coup de cœur, une petite ville blottie au milieu de formations rocheuses de toutes formes, rouges brique. D'ailleurs, le lendemain, nous partons la journée en jeep puis en cheval pour traîner là au milieu, sidérés par les caprices de Dame Nature.
Ce jour, ( le 06 Août) est également la fête de l'indépendance en Bolivie et en rentrant le soir , nous avons droit à des heures de défilés militaires et de fanfare dans les rues de la ville.
Mon corps commence à crier au secours, la fatigue ne cesse de s'accumuler. Ce n'est un secret pour personne que je suis une grande insomniaque , mais depuis le départ je ne dépasse pas les 2 ou 3 heures par nuit; entre le décalage horaire, le froid , l'altitude, les meutes de centaines de chiens errants qui ne cessent d'aboyer toute la nuit, le bruit dans la rue, les nuits dans le bus, etc,etc...Bof, je parviendrai peut être à me reposer à la rentrée!
Le lundi est un grand jour, nous avons trouvé l'agence déjà repérée sur les forums et à 7h30 c'est le départ pour 4 jours sur l'Altiplano. Ça devait être grandiose, mais en fait ça a été gigantesque. Pourtant, nous étions déjà allés sur l'Altiplano des Andes quand nous étions au Pérou, ou encore en Argentine et au Chili. Mais cette fois c'est vraiment différent. Ce serait trop long de tout raconter, peut-être les photos pourront-elles rendre un peu de cette magnificence, mais je ne suis pas sûre. Nous montons progressivement de 3000 jusqu'à 5000 mètres Tout au long de notre route se succèdent des formations minérales totalement exubérantes, de lave pétrifiée,
...des troupeaux de lamas, de vigognes, ou même d'oiseaux bizarres style autruche des Andes.
Des villages et des mines abandonnés
Et puis ce sont des lacs: vert, noir, jaune, rouge, bleu, selon les minerais qu'on y trouve. Il y en a pour tous les goûts.
Laisser filer
Des milliers de flamants roses, plutôt rouges d'ailleurs.
Les geysers qui crachent vigoureusement,
les sources d'eau thermale brûlantes
les champs de neige et de glace, les pistes où on pourrait tourner des jours durant sans jamais s'en sortir,les gués à franchir en brisant plusieurs cm d'épaisseur de glace.
La vue sur les volcans aux sommets enneigés qui dépassent les 6000 mètres.
Et puis le point culminant de ces 4 jours: la découverte du salar d'Uyuni, le plus grand du monde,
où la température la nuit descend généralement jusqu'à -20°c. Là on a eu de la chance il faisait -11°C. Tout ça évidemment sans chauffage. La nuit on avait un duvet fourré de polaire , 5 grosses couvertures sur le lit, et avant de se coucher on enfilait 2 pantalons, 3 ou 4 pulls. Du coup le froid était à peu près supportable, mais on était complètement écrasés par le poids des vêtements et des couvertures....
Le plus dur a été le dernier jour, de se lever à 4 heures et demi pour assister au lever du soleil, mais aucun regret, c'était tellement beau !
Un moment de rigolade avant de repartir...
Merci à notre guide!!
Et puis voilà, une dernière visite au cimetières de train d'Uyuni , on déambule dans le marché local, histoire d'attendre notre bus qui part ce soir pour La Paz. Bus grand confort mais vu l'état des routes.....ça secoue quand-même !
La Paz: que de monde.....ça change de ces derniers jours . Les rues grimpent et redescendent sans arrêt, à cette altitude (3640 m), ça essouffle d'aller faire ses courses! On n'arrête pas de se perdre et ils nous envoient tous dans des directions différentes, ça dure des heures...
Puis comme le froid de ces derniers jours a vraiment été pénible, on décide de changer complètement et c'est parti pour l'Amazonie!! Et oui, la Bolivie ce ne sont pas que les hauts plateaux Andins, une grande part du territoire est recouverte par la jungle. Nous pensions y aller en bus mais celui-ci emprunte la"route de la mort", du style qu'on voit régulièrement dans les reportages avec un bon nombre de bus qui dévalent dans des ravins sans fond, faute de pouvoir se croiser avec d'autres véhicules. Alors comme tous les témoignages qu'on a lus donnent plutôt froid dans le dos, on préfère prendre l'avion !
Arrivée à Rurrenabaque sous 37°, alors qu'avant hier nous étions à -11°, c'est un peu brutal!!! On se dépêche de trouver une agence en ville pour essayer de partir dès le lendemain. Tout est réglé, non sans mal, mais les choses s'enchaînent bien.
À tous ceux qui me disent qu'ils aimeraient aussi voyager à l'arrache, c'est vraiment facile maintenant de voyager avec internet en programmant les choses au fur et à mesure. Par contre ça prend du temps, c'est sûr !
Nous avons choisi un tour de 3 jours/2 nuits dans la pampa. À peu près 2,5 heures de voiture sur une piste abominable avant d'embarquer sur une pirogue qui nous emmènera à notre lodge en 3 heures. Mais on a à peine parcouru quelques mètres en bateau que déjà nous n'en croyons pas nos yeux: tout autour de nous, sur les berges ou à la surface du fleuve , les alligators et les black caïmans, habitants des lieux , nous regardent passer! Il y en a absolument partout, de toutes les tailles. En route nous rencontrerons aussi des dizaines d'oiseaux du Paradis, de vraies splendeurs, et plein de petits singes jaunes qui n'hésitent pas à sauter sur les bateaux...
laisser filer
3 jours formidables durant lesquels nous naviguons au milieu des crocodiles; sérieux on a dû en voir des centaines.
Des oiseaux immenses: grues , hérons, cormorans, aigles, spatules et tous ceux dont je ne me souviens pas du nom.
Ils n'y sont pas tous, ce serait interminable...
Des tortues partout, parfois énormes, qui se grimpent les unes sur les autres et se chauffent au soleil.
Nous avons droit aux couchers et levers de soleil avec le passage de nuées d'oiseaux,
à la pêche aux piranhas qui parviennent toujours à manger la viande sur l'hameçon sans se faire prendre ( tant mieux, je n'aime pas la pêche...),
à la recherche des anacondas dans des marécages plutôt beurk où mes bottes 38 fillette n'empêchent en rien l'eau et la vase d'entrer dans mes chaussures.
La nuit nous naviguons tous feux éteints sous un ciel indescriptible avec des milliards d'étoiles, et nous sommes entourés de points lumineux jaunes et rouges qui sont les yeux des alligators et caïmans autour de nous, avec parfois un grand plouf tout près du bateau qui laisse libre cours à l'imagination de chacun...
Les capibaras. J'adore ces animaux, les plus gros rongeurs du monde ( l'adulte mesure plus d'un mètre de long et pèse plus de 50 kg ) .
Enfin , ce sont aussi les baignades au milieu des dauphins roses d'Amazonie, ( mais aussi des crocos et des piranhas ) , on essaie de croire notre guide qui nous assure que les dauphins font régner l'ordre dans certaines baies du fleuve.....
Le matin nous sommes réveillés par les singes hurleurs , aux cris qui vous glacent le sang. Le soir on a la visite des moustiques , mais les produits protègent, et quant à moi ils ne m'aiment pas plus ici que chez nous. Nous avons même été pris en chasse par un essaim d'abeilles tueuses, mais on a couru plus vite qu'elles!!!! 3 jours de découverte, sans oublier quelques instants de répit quand même !!
Dommage de devoir revenir, je resterais bien là quelque temps. Une journée de récupération et on reprend l'avion. Quelle rigolade ce transport a l'aéroport depuis notre hôtel. Comme la proprio voulait prendre sa comm sur la course en taxi, nous avons refusé et nous nous sommes retrouvés chacun sur une moto ( en passager bien sûr !) avec nos sacs à dos, à foncer sur la piste boueuse et poussiéreuse. Écroulée de rire, on ne l'avait pas encore faite celle là ! Et quel bonheur ces petits aéroports du bout du monde où on ne nous prend pas vraiment la tête pour les contrôles.
Donc retour à la Paz, où on retrouve le froid et l'essoufflement dû à l'altitude. Pour cet après- midi on va prendre le téléphérique. Celui-ci, inauguré en 2014, relie le centre ville aux hauts quartiers de La Paz (4900 mètres) et un tel dénivelé ne permet pas de métro. La ville possède ainsi le plus long réseau de téléphérique urbain au monde, qui a la particularité d'être également le plus élevé au monde, grâce aux trois premières lignes qui totalisent 10 kilomètres.
Cette ville est un immense marché à ciel ouvert, partout où nous allons il y a la foule sur les trottoirs, sur la route, des étals qui vendent absolument de tout. Mais alors de tout...Dans le plus étonnant, ces fœtus de lama censés apporter le bonheur quand vous construisez une nouvelle maison si vous les enterrez dessous...
On laisse défiler
Force est de constater que les temps changent...
Là où il n'y a pas de marché, il y a la fête, avec des personnes toutes belles qui chantent et dansent
La plupart sont magnifiques en ces occasions
Et là où il n'y a pas de fêtes, il y a des voitures dingues. Il faut zigzaguer là au milieu, essayer de ne pas se perdre l'un et l'autre. J'ai déjà parlé de leur conduite mais il faut savoir qu'en tant que piéton, tu n'as pas droit à un milligramme de considération. Passage clouté ou pas, feu rouge ou vert, il faut se lancer au bon moment car eux ne ralentissent absolument pas. Et même si tu passes derrière une file à l'arrêt, celui qui arrive vient se coller au pare-chocs devant lui, ne te laissant que quelques tout petits centimètres pour te faufiler. Ouf, c'est chaud tout ça !
Ce qui est nettement moins chaud, c'est quand on rentre à l'hôtel, pensant qu'après la température extérieure on va enfin pouvoir se délasser un peu. En fait on a l'impression d'entrer dans un congélateur puisque bien sûr, il n'y a toujours pas de système de chauffage, soirées super relax.....
Les jours passent, nous attaquons notre dernière semaine. Le bus La Paz/Cochabamba nous fait toucher beaucoup plus du doigt la joie des transports boliviens. Sensés arriver à 17 heures, nous arriverons à 21 heures. La route n'est qu'un immense chantier, on roule à 10 km/heure à tout casser. Sur la piste, notre bus roule tranquillement à gauche pour essayer de doubler mais quand arrive un véhicule en face il se rabat alors qu'il n'y a pas de place. Tranquilo... Et quand finalement nous approchons du terminus, c'est pour tomber dans un embouteillage monumental. Mais attention, c'est un bouchon Bolivien, c'est-à-dire chacun pour soi. D'ailleurs la plupart des passagers quittent les différents véhicules et continuent à pied. En fait nous n'arriverons jamais au terminal, on nous a lâchés n'importe où quand il n'a plus été possible d'avancer....Inutile de dire que les insultes fusaient de tous côtés entre passagers et chauffeur et qu'on a frôlé le baston.
Et si c'était tout...., mais dès le lendemain nous devions reprendre un collectivo (mini bus de 12 places) pour nous rendre au Parc national de Torotoro. On a la chance de trouver le lieu de départ, au milieu de nulle part, et d'être les 2 derniers pour pouvoir partir de suite (ils ne partent que quand ils sont pleins, autant dire que l'attente peut durer des heures...). Ce trajet dure habituellement 4 heures, (pour 130 km) mais il y avait là aussi des dizaines de déviations sur des pistes poussiéreuses au possible, qui longeaient des ravins sans fond. Les 2 dames devant moi n'arrêtaient pas de se signer, comme c'est rassurant....et en plus le chauffeur qui faisait ce trajet pour la première fois, s'est trompé plusieurs fois, bref nous avons mis 6,5 heures au lieu de 4... Heureusement que la route (piste) était superbe parce que 2 jours de suite à se faire trimballer comme ça, ouf...
Torotoro c'est extraordinaire. Le parc de Bolivie le plus important au niveau du travail géologique : des terres de toutes les couleurs, des montagnes qui ont carrément basculé ,
des ravins, des grottes, des canyons, des chaos rocheux gigantesques, des condors et des vautours qui survolent l'ensemble
et surtout, un peu partout, des empreintes de dinosaures, soit enfoncées dans l'argile pétrifiée, soit en relief sur les plaques rocheuses. Très impressionnant tout ça, j'espérais ne pas me tromper en choisissant cette destination, mais non, ça aurait été vraiment dommage de manquer ça.
Donc 2 jours à randonner dans ces décors invraisemblables,
et même à faire de la spéléo (bof, j'ai connu mieux...).
Mais alors marcher des heures à presque 4000 mètres d'altitude, je peux dire que j'en ai bavé, comme ces 700 marches pour remonter du fond du canyon, le cœur qui bat à toutes blindes , à souffler comme pas possible , ouille !
Heureusement que le soir, pour récupérer, notre hôtel servait de délicieux mojitos glacés, à déguster avec la doudoune et les bonnets sur la tête...
Un peu à l'abri du regard des touristes, nous sommes tombés sur une scène qui ne me fera peut être pas devenir végétarienne, mais déjà que j'avais du mal avec le bœuf, là c'est terminé. Mais ce n'est que mon avis ...
Je n'ai pas parlé de la cuisine Bolivienne, sans doute parce qu'elle ne nous laissera pas un souvenir impérissable. Un peu plus variée que dans certains pays voisins, nous avons échappé aux haricots rouges et au manioc servis inlassablement ailleurs, mais vraiment rien de transcendant...Pour échapper aux éternels pizza et hamburgers, nous avons osé fréquenter les marchés locaux. Les plats coûtent entre 1 et 3 €, et nos intestins ont tenu le choc.
Retour à Cochabamba, tant de monde c'est vraiment épuisant, ca grouille. Quand même mal au cœur de constater les conditions de vie et parfois honte de déambuler comme touriste au milieu de ces hommes et femmes (surtout les femmes...) assises par terre par des températures glaciales pour vendre quelques cacahuètes ou morceaux de papayes, du matin très tôt à à la nuit tombée.
Les Boliviennes ont l'air de sacrées bonnes femmes, certainement pas soumises aux bonhommes qu'elles engueulent il faut voir comment dès que quelque chose ne tourne pas rond. Elles sont toutes petites et ont la force de 3 hommes, portant des sacs 2 fois plus gros qu'elles, plus 1 bébé, plus 2 ou 3 gosses accrochés à elles.
Elles marchent pendant des kilomètres, on les voit surgir de nulle part alors qu'on roule dans des endroits totalement déserts depuis un temps fou... Et en plus elles ne se laissent pas prendre en photo, elles se passent toutes le mot pour me tourner le dos. Il y en a même une qui a donné un grand coup dans mon appareil photo une fois, alors que je photographiais juste un étalage !
Quant aux hommes, ils m'ont souvent fait penser à l'Afrique, " doucement le matin, lentement l'après-midi et pas trop vite le soir....", on n'en a pas vus tant que ça en train de travailler...Par contre, contrairement aux femmes, ils viennent souvent discuter avec nous malgré notre espagnol pas piqué des vers...
Cochabamba, c'est la visite au Christ Rédempteur. La statue est légèrement plus petite que celle du Christ-Roi en Pologne mais elle est plus grande que celle de Rio de Janeiro, ce qui en fait la deuxième plus grande statue de Jésus-Christ dans le monde avec plus de 40 mètres.
Et puis, pour changer un peu, le plus grand marché du pays, qu'on a le temps d'arpenter dans tous les sens car notre bus est à 20h30.
Quand on dit qu'il y a de tout...
Et puis voilà, dernière étape en bus vers Santa Cruz, ville d'arrivée et de départ. Comme toujours le terminal est une véritable usine, un monde fou et des rabatteurs qui ne cessent de hurler. Enfin , ça aide à passer de longues heures d'attente...
On se refait une santé avant de repartir dans cette ville finalement plus tranquille que d'autres.
Nous sommes ravis d'avoir choisi cette destination, aux paysages si contrastés et avec tant de merveilles à découvrir. Il n'y a plus qu'à attendre Noël, nous avons déjà les billets pour notre prochain voyage...