Une semaine de vacances prévue à la Toussaint , et un petit mot de ma chef de service qui m'informe qu'il me reste des congés à prendre. Très bien tout ça ! Cela nous fait donc 2 semaines à occuper, youpi! Après avoir passé en revue toutes sortes de possibilités, nous sommes freinés par de petits soucis de santé de Harry qui nous empêchent de réserver quelque chose de sûr. Peu importe, on remplit le fourgon et direction la Croatie.
On a toujours entendu dire que c'était beau, mais pas question pour nous d'y aller en plein été, on imagine les ghettos à touristes qui nous font horreur. Donc il fera moins chaud, mais il devrait y avoir moins de monde.
Partis le samedi à 17 heures, on arrive environ 24 heures après ( on s'est arrêté pour manger et dormir quand même). Nous commençons notre périple par l'Istrie, le petit triangle directement après la frontière Slovénie/Croatie.
Porec ,avec sa basilique classée au Patrimoine de l'Unesco.
Robinj , village fortifié surplombant la mer sur un éperon rocheux.
Pula avec son fantastique amphithéâtre Romain, qui fait partie des 6 mieux conservés au monde. Trop bien hors saison: il n'y a personne, et en plus il fait super beau.
Mais même si c'est tranquille, ça pue le tourisme de masse par ici, tout est archi bétonné. Pas un seul morceau de la côte n'est accessible, beurk... Je n'ose même pas imaginer en plein mois d'août !
On quitte donc rapidement l'Istrie, avec un petit tour dans le Parc du Gorski Kotar et ses cheminées de fée géantes, et ça suffira.
Effectivement, quelques dizaines de kilomètres plus tard, on surplombe la mer et ses criques, inaccessibles de là haut, mais au moins il n'y a pas des hôtels les uns sur les autres.
Notre prochaine étape est celle des Lacs de Plitvice. Incontournable en Croatie, et à juste titre!!! La nature est ici une pure merveille, d'ailleurs classée au Patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco. Au sein d'une succession de vallées, 16 lacs tombent en gradins sur environ 130 mètres de dénivelé. Ils sont alimentés par des sources, des ruisseaux, des torrents, et reliés entre eux par des cascades et des chutes d'eau de toute beauté. Il paraît qu'il y a plus d'un million de visiteurs chaque année, alors quel bonheur de n'être que quelques uns, au milieu d'une nature flamboyante en cette saison.
Difficile de faire du tri dans toutes ces merveilles...
Enfin, le premier jour surtout, car le deuxième, devinez quoi? Ils sont encore là, ceux qui réapparaissent régulièrement dans mes articles: les cars entiers de chiponais fous de selfies, sans gêne aucune, qui sont prêts à te pousser dans les lacs pour passer les premiers, etc, etc....comme à chaque fois quoi....Mais ils ne parviendront pas à gâcher notre plaisir, tout est vraiment trop beau ici. Après la partie des lacs supérieurs faite la veille, nous abordons les lacs inférieurs aux eaux émeraude,et nous marchons vraiment des kilomètres pour en voir le plus possible !
Laisser filer
Petite pause gourmande après tout ça pour enfin goûter à une des grandes spécialités du pays: l'agneau cuit sous cloche. Mmmmm...
Le 26 octobre est un grand jour, que dis-je, un immense jour, puisque c'est l'anniversaire d'Harry. Nous roulons au milieu de paysages oranges, rouges et jaunes, c'est une féerie de couleurs.
Nous tombons nez à nez avec une famille d'ours qui nous observent du coin de l'œil mais pensent surtout à gratter le sol pour trouver leur pitance,
puis finissons dans un restau complètement perdu dans la campagne, où les proprios ne parlent que le croate, mais avec les mains et les sourires on obtient un repas gargantuesque et ils nous offrent même une bouteille de vin pour l'anniversaire d'Harry.
Ça semble être une coutume locale ici d'accueillir les gens avec du schnaps, ça fait plusieurs fois qu'on y a droit et ça arrache drôlement !
Je me rends compte que plus on voyage, moins je me débrouille pour parler les langues étrangères. En Croatie certaines régions parlent aussi l'italien, mais alors que je me débrouillais assez bien , maintenant je mélange complètement italien et espagnol, je ne sais plus qui est quoi, mais ce n'est pas pour autant que je sois balèze en espagnol. Je deviens nulle partout quoi....
Le parc de Paklenika se situe dans un massif karstique gigantesque, truffé de grottes et de dolines, je me régale. Nous y faisons quelques rencontres sympas.
Comme d'habitude, nous préférons les petites routes de montagne à celles qui longent la côte, plus longues que l'autoroute mais tellement plus jolies. Mais elles nous font aussi découvrir de l'inattendu, tels ces villages entiers, ces usines, qui ont été détruits lors du conflit serbo-croate il y maintenant 25 ans environ. Les maisons sont toujours là, éventrées, en ruines, et on commence juste à reconstruire à côté, ou même sur ce qu'il reste. Se dire que toute cette violence est si récente et si près de chez nous, une épuration ethnique qui a fait des milliers de morts. Il reste encore des zones entières qui n'ont pas été déminées, et il est interdit de sortir des sentiers ou de rentrer dans une maison détruite. C'est aussi ça la réalité de ce pays, et pas seulement les stations balnéaires archi bondées.
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Dans les merveilles naturelles, nous visitons aussi le parc de Krka, qui peut faire penser à celui de Plivitce , mais à la végétation plus exubérante, et où des dizaines de ruisseaux et cascades bouillonnent de tous côtés. Nous sommes fin octobre et toujours en tee-shirt, malheureusement la pluie fait son apparition.
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Nous continuons à descendre, visite de la ville de Trogir. Des cars de touristes (et pas que des chiponais) en pagaille. Comme partout, ces villes médiévales à l'ambiance magique sont envahies de boutiques de souvenirs et de terrasses de café, quel dommage ! Et c'est pourtant comme ça dans le monde entier...
Nous ne nous attardons donc pas plus que nécessaire et direction Split, la fameuse. Alors oui, c'est sûr que ça doit être beau mais sous la pluie, ça perd sérieusement de son charme... D'entrée nous nous perdons et au lieu de nous retrouver dans la vieille ville, nous sommes dans les quartiers pourris de Split, on passe de cité en cité, plus glauques les unes que les autres, en escaladant les murs et les barrières pour avancer, tout ça sous une pluie diluvienne....
Oui, quand nous voyageons, nous aimons bien sortir des grandes voies touristiques ... Bon on a fini par se retrouver, et apprécier la vieille ville ........malgré la pluie. Allez,n'oublions pas que c'est l'automne quand même. La nuit suivante on se retrouve d'ailleurs pris dans une incroyable tempête, avec la pluie qui résonne terriblement dans le fourgon et le vent qui nous secoue dans tous les sens.
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A Imotski: le lac bleu et le lac rouge, résultent d'effondrements de dolines, et sont tout bonnement fabuleux. Dommage, le lac bleu qui fait normalement plus de 100 mètres de fond est pratiquement à sec et du coup est plutôt marron... Le rouge, appelé ainsi à cause de la couleur des falaises qui l'entourent est le troisième gouffre le plus large du monde, d'une profondeur totale de 528 mètres. L'an dernier il a été plongé en intégralité par un spéléonaute marseillais qui a ainsi battu le record du monde de profondeur en plongée (267 mètres!)
Puis, sous un beau soleil enfin de retour, nous filons vers Dubrovnik, la perle de l'Adriatique. Pour cela , il faut traverser la Bosnie-Herzegovine, qui apparaît comme un bien bel endroit aussi, avec ses côtes, ses îles, sa mer émeraude,mais là encore du béton a poussé partout.
Dubrovnik est une pure merveille . A peine les remparts franchis, c'est une grande gifle qu'on se prend, un bond dans le temps, cernés de monuments plus beaux les uns que les autres, sur des rues aux pavés archi polis ,des ruelles et des escaliers sans fin,
Des forteresses, des cathédrales, des églises, divers bâtiments, des statues sans âge.
Défilé, il y a de tout!!
Des kilomètres de remparts qui entourent la cité,
la mer qui s'écrase sur les rochers en contrebas de la ville.
Et sans oublier les Chiponais qui cette fois me mettent vraiment les nerfs en pelote...
Ça valait vraiment le coup de venir jusqu'ici.
Mais comme pour Harry ce n'est jamais assez loin, on continue à descendre puisqu'il nous reste quelques jours. Du coup, on se retrouve au Monténégro ! On commence bien puisqu'on se retrouve à rouler à contre-sens pour passer la douane, mais comment faisons-nous pour être si doués ??
Coup de cœur ici aussi, toujours la côte à longer, avec une alternance de falaises et de petits villages de pêcheurs, il y a même des gens qui se baignent !! En fait depuis le début de la Croatie il y a très peu de plages de sable, soit elles sont carrément inaccessibles, soit recouvertes de béton ou privatisées (bonjour la loi littoral...), l'été ça doit être assez abominable pour poser sa serviette quelque part.
Nous voulons voir les Bouches de Kotor: un ensemble gigantesque de 6 baies, avec 2 détroits très serrés, des îles de toutes tailles disséminées un peu partout. Ça peut faire penser à un fjord. Au fond de ce décor,de très hautes montagnes, avec le Mont Orjen qui culmine à 1895 mètres, alors qu'il n'est qu'à 10 km de la mer.
31 octobre et on se croirait en été, un petit vin blanc à la terrasse d'un restau , les pieds (presque) dans l'eau, à chauffer au soleil , quelques touristes discrètes en maillot de bain dans la rue...
Autour de nous, beaucoup de ruines, restes de la guerre ou encore des tremblements de terre qui n'ont pas épargné la région. Difficile à réaliser quand tout est si paisible autour de nous...
Au milieu de ces fjords gigantesques, des sources, des résurgences, des torrents sortent de tous côtés. En plein village, sous la route, tout ça se jette dans la mer, c'est génial.
Et puis le soir , pas vraiment voulu encore une fois, mais on se retrouve sur une route de montagne à monter, monter, monter toujours plus haut. Le GPS ressemble à un électrocardiogramme et moi je fais de l'huile, agrippée aux accoudoirs. Mais il faut dire que la vue là-haut, c'est vraiment quelque chose. Ha, on voulait voir les Bouches de Kotor, on n'aurait jamais pensé pouvoir voir les 6 fjords à la fois!
La vieille ville de Kotor est elle aussi splendide, mais ça, c'est le lendemain, et la pluie est de retour.
On monte tout en haut de l'espèce de muraille de Chine, 4,5 km en grimpant sec, au milieu non plus des chiponais, mais des cargaisons de touristes déposés par les énormes ferries, villes flottantes ancrées dans le port. Quelle pitié....
Du peu que nous avons vu du Monténégro, ils semblent eux aussi avoir trouvé la poule aux œufs d'or en misant sur le tourisme, en construisant à tour de bras dans tous les endroits sympathiques, mais il leur faudra peut être apprendre aussi à être moins sales, moins arrogants et un peu plus aimables, particulièrement au volant...
De retour en Croatie, au milieu de paysages magiques (et en faisant très attention à la frontière cette fois), nous allons jeter un coup d'œil à une autre muraille incroyable, celle de Ston, là aussi 5 km de fortifications qui escaladent les collines.
Et surtout sensibiliser davantage la population à la préservation de leurs sites , car on trouve de tous côtés des tas d'ordures et des décharges sauvages. Même dans les lieux où ils vous font payer cher l'accès, tout est dégoûtant.
Bref, aucun regret sur ce choix précipité!!